J’écoute à fond Kid Cudi en ce moment. Je t’ai jamais vraiment parlé de la relation que j’ai avec son oeuvre mais elle fait probablement partie des impulsions que j’ai de créer, d’inventer des histoires, et de faire des ponts entre ma cuisine et la musique. Entre dans la galaxie.
Temps approximatif de préparation : 1 h
Portions : 2 à 4 bg
- Oignons farcis :
- 4 gros oignons
- 1 betterave
- 2 poignées de champignons bruns
- 1 boite de cèpes séchées
- 1 botte de cerfeuil
- 1 branche de céleri
Epluche tes oignons. Verse un filet d’huile d’olive. Sale, poivre. Fous-les dans de l’alu puis dans un plat allant au four. 40 min environ à 180 °.
Dans une sauteuse, fais revenir, le céleri, les champignons bruns et les cèpes (que tu auras réhydratés dans de l’eau chaude) émincés. Sale, poivre. Laisse bien suer pendant 5-10 min. Débarrasse dans un saladier. Ajoute la betterave coupée en brunoise et le cerfeuil ciselé. Corrige l’assaisonnement.
Quand les oignons sont cuits, soit tu les laisses refroidir, soit tu te munis d’un torchon ou de gants pour pas te cramer les doigts. Presse délicatement sur la partie supérieure pour faire glisser les coques d’oignons par le bas. Vas-y délicatement pour ne pas fendre l’oignon et perdre sa forme. Garde les plus grosses coques pour les farcir. Le reste tu peux l’émincer et le rajouter à la farce.
- Sauce hibiscus/algues :
- 2-3 branches de céleri
- 2 gousses d’ail
- 1 oignon
- 3 branches de romarin
- 2 poignées de fleurs d’hibiscus séchées (tu trouves ça dans les magasins Africains, à Wazemmes facilement si tu es Lillois(e))
- 5 feuilles d’algues nori séchées
- Sucre
- Eau
- Beurre
Alors dans une casserole, verse un filet d’huile d’olive. Ajoute les gousses d’ail en chemise (avec la peau) juste écrasées, l’oignon et le céleri émincés et les branches de romarin. Sale, poivre. Fais sauter quelques minutes. Puis ajoute l’hibiscus, et l’algue émincée. Ajoute de l’eau 1 cm au dessus. Laisse mijoter à feu moyen et réduire pendant 20 min. Surveille quand même. Faut pas que ça réduise trop. Puis passe au chinois. Verse à nouveau dans la casserole. Ajoute 1 cuillère à soupe de sucre. Mélange. Corrige l’assaisonnement. Quand ça commence à être sirupeux, hors du feu, jette quelques dés de beurre pour faire briller la sauce. Voilà une belle sauce bien vive (iodée, acide mais bien ronde quand même), bien rouge qui va laquer tes oignons.
Franchement bête de sauce, elle fait trop trop le taffe. Moi, j’ajoute toujours une pincée de piment d’Espelette mais t’es pas obligé(e).
Pour la finition, sers avec une mousseline de pommes de terre bien lisse. Mixe à baaaalle les patates encore chaudes avec un yaourt à la grec et du beurre salé. Bref tu sais faire et au pire tape en barre de recherche t’auras la recette. Le seul twist c’est que là, j’avais utilisé un yaourt à la grec ça apporte une petite acidité naturelle et surtout moins de gras que la crème. C’est carré en fait.
On a tous des idoles, des sources d’inspi. Moi je pense que j’en ai 3 sur Terre. Scott Mescudi, Pauleta, et Jamie Oliver. Etant donné que je mets Zizou dans une catégorie à part vu que c’est Dieu. Mes années collège/lycée, je ne jurais que par ces 3-là. Et Scott m’a totalement matrixé. J’avais l’impression que je pouvais enfin m’exprimer, créer, écrire, cuisiner et me réfugier dans quelque chose d’autre que les cours, et essayer de gérer des meufs. Je me rappelle que je me prends ses Tapes et « Man On The Moon » au lycée. T’sais c’est le moment où tu façonnes ta personnalité. J’avais sa casquette « Cleveland » rouge et bleue, j’étais en hoodie toute l’année, et je commençais à tenter des pièces colorées (zéro flow j’ai juré). Je découvrais un son différent. C’était très mélancolique, les prod allaient dans tous les sens, de l’électro, au rock psyché. Je découvrais ses « hmmmm hmmmm » (meilleur ad-lib de tous les temps). Je traduisais tous ses textes, et je sais pas ça m’a parlé. C’est à ce moment-là, que la musique avait un autre rôle que juste m’enjailler, ou me rappeler des souvenirs. J’avais l’impression que ça m’aidait. Bref, tout ça pour dire que l’oeuvre de Kid Cudi (musicale mais aussi audiovisuelle : la série « How to make it in America », c’était chaud ça) me suit depuis le jour où je l’ai découverte. Elle m’accompagne, m’aide, me réconforte, me fait chialer, me donne des frissons, m’anime et m’inspire.
On m’a un peu chauffé à réaliser des recettes végétariennes. Et c’est vrai que j’ai l’impression de vite tourner en rond quand je mets pas de protéine animale. J’ai pensé à l’oignon. J’ai voulu le traiter comme une pièce de viande. Rôti au four. Accompagné d’une sauce. J’ai commencé en utilisant le jus de betterave vu que j’en avais dans la farce, mais ça l’emportait trop et c’était pas punchy. Tu connais je suis un fou furieux de l’hibiscus. L’inspi a pris forme. Je crois que la cover de l’album revenait incessamment dans mon esprit. La tracklist aussi. Ce violet. Cette lune. L’oignon laqué avec ses teintes violacées m’a tout de suite fait tilt. J’y voyais clairement la lune de la cover, mais aussi un coeur (de lion). (Ré)Ecoute ce classique et ce titre. Il est complètement galvanisant et donne envie de tout casser mais aussi de prendre la vie légèrement. Prends-le comme un mantra. L’esprit peut être foireux mais est aussi putain de bien foutu.